Comment un boulanger caudrésien essaye de faire face à l’inflation

Face à la hausse des prix de l’électricité, la boulangerie Delrue à Caudry envisage de revendre son entreprise. La boutique est dans sa famille depuis trois générations.

<video controls src="<iframe src="//www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01499695/src/qurqzmk/zone/24/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true"width="624" height="351" allow="autoplay; fullscreen">

Thierry Delrue, 66 ans, tient la boulangerie Delrue à Caudry qui appartient à sa famille depuis trois générations. Il recevait une facture d’électricité de déjà 2000 €, et la facture a augmenté de 500 % par rapport à l’an dernier. Cela fait beaucoup trop pour l’artisan qui a dû réduire le fonctionnement de certaines machines, revoir son organisation et augmenter tous ses prix. « On ne peut pas arrêter les frigidaires toute une journée », souligne-t-il.

La boulangerie Delrue appartient à la même famille depuis un siècle.

Il a 5 employés pour l’aider dans son travail. Le boulanger décrit le rythme de sa journée : « Rapidement le matin, très vite l’après-midi, à fond le soir  ! » Il fait des pauses de dix minutes. Il explique qu’il en profite pour faire des microsiestes, « comme les marins ». Depuis quelques mois, il se lève à minuit à cause de l’inflation, pour profiter des heures creuses (heures où l’électricité est moins chère). Il essaye de faire le maximum de produits avant 6 heures du matin, de manière à utiliser ses machines au moment où les tarifs sont plus avantageux. De même, il lave sa vaisselle la nuit.

Il envisage de vendre sa boutique

Surtout que les prix des matières premières ont tout autant augmenté, « de 20 à 30 % tous les deux mois », précise Thierry Delrue. Le prix des œufs et de la levure, par exemple, a doublé. Il fabrique 200 baguettes par jour. Cela prend trente minutes de fabrication, d’une heure à une heure trente dans la chambre de pousse, et trente minutes de cuisson. Après la fabrication, la journée se poursuit par les livraisons, par exemple au lycée Jacquard, puis les ventes en boutique.

Il a demandé les aides de l’État, annoncées par le gouvernement début janvier. Mais il les trouve insuffisantes. « Je suis dégoûté », regrette l’artisan. Il craint de devoir vendre la boutique, qui est dans sa famille depuis un siècle.

Qu’en pensent les clients et les salariés?

Grégory, un client, confie que les produits ne sont pas très chers à la boulangerie Delrue, qu’il fréquente quotidiennement. Il viendra toujours même si la boulangerie changeait de nom, car il trouve que le pain est « moelleux ». Il affirme que la ville ne serait rien si la boulangerie fermait.


Eric, qui s’occupe de la vente, est inquiet.

Éric vend les produits en boutique. Il s’inquiète de l’avenir de la boulangerie à cause du prix de l’électricité et des matières premières. Johnny, lui, travaille depuis vingt ans chez Delrue et si la boulangerie fermait, il choisira une reconversion. Il n’envisage pas de reprendre la boulangerie, car pour lui, les horaires ne sont pas compatibles avec sa vie de famille.


Si la boulangerie était vendue, envisagerait une reconversion.

De nombreuses machines qui consomment

La boulangerie compte plusieurs machines qui consomment beaucoup d’électricité.

L’entrée de la boutique est remplie de pâtisseries (des éclairs, des beignets). À l’arrière de la vitrine, il y a du pain, des croissants et des pains au chocolat. Vers l’entrée réservée aux employés, il y a une trancheuse qui sert à couper du pain. À l’arrière de la boulangerie, on trouve de nombreuses machines : deux fours, un immense congélateur, trois chambres froides, un pétrin, quatre chambres de pousse, une façonneuse et un lave-vaisselle. Il reste un four à bois, mais le boulanger ne s’en sert plus.

Au fond de la boulangerie se trouve le « laboratoire », une grande cuisine.

Il y a également une dernière salle, c’est le laboratoire. C’est presque comme une cuisine sauf qu’il y a plus de machines et d’ustensiles. Tout cela consomme beaucoup d’électricité, et elle coûte de plus en plus cher. C’est pour cela que Thierry Delrue envisage de vendre sa boulangerie.

Les élèves du club journal du collège Jean Monnet ont interviewé Thierry Delrue à Caudry.

Le club journal du collège Monnet de Caudry a pris part à ce dispositif, en partenariat avec le centre social L’Escale de Beauvois-en-Cambrésis. Ont participé à ce reportage : Aya Benmansour, Maëllie Depreux, Eurydice Maës, Axel Parent, Caly Martinache, Nathan Baillon, Mathis Decau, Julian Raimundo, Noah Claisse, Tristan Marquant, Timothée Griffart, Inaya Herbet, Madeline Renard, Axelle Thouvenin, Azilis Vinagre et Joanna Fievet.

Par Le club journal du collège Jean-Monnet de Caudry avec Justine Cantrel

Publié sur La Voix du Nord le 26 Janvier 2023 à 17h05

3 thoughts on “Comment un boulanger caudrésien essaye de faire face à l’inflation

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

83 − 75 =